Son regard est fuyant et pourtant si présent. Comme une pluie qui se voudrait discrète mais qui en chemin nourrit le fleuve, la foule, la faune et mon désir féroce d’un arc-en-ciel parfait. Il coule, il brille. Il a plusieurs dizaines d’annees. Par la fenetre, j’apercois
l’Alpaca qui se délasse dans son rectangle brun. On entend les bruits du film défilant derrière l’écran qui dit No disponible en rouge et noir et blanc.
Ici la montagne est divine et la terre une maman. Elle est jaune et violet. Le linge sèche au soleil comme des peaux de couleurs qu’on aurait trop portées. Il marche sur la paille. Elle surveille le troupeau. La roche est striée. Le cochon tire sur la ficelle. Ma main se noircit d’experiences. Le sang coule un peu dans les creux. La brique est salie par le temps. La tuile se plait.
Je crois meme qu’elle rigole.
Dans le bus de Puno à Cuzco, Peru.